Mike Davis, Le pire des mondes possibles. De l’explosion urbaine au bidonville global, Paris, La Découverte, 2006.
Olivier Mongin, La condition urbaine, Paris, Point/Seuil, 2007.
*
C’est bien ce véhicule fou qui fonce dans le mur et, peut-être, explosera avant d'y parvenir que nous présente Mike Davis. N’a-t-il d'ailleurs pas écrit un ouvrage sur la voiture piégée ? Pourtant, on aimerait que le conteur apocalyptique des errements d'une "bonne gouvernence" libérale, s’arrête, ralentisse, descende de ce véhicule. En somme, qu’il sorte un peu de la bibliothèque et du cercle des intellectuels progressistes aux justes indignations, pour entrer dans la ville du Sud - enfer dont il explore les cercles de loin, de si loin. Qu’il s’insinue dans la chair de la cité hurlante, qu’il étouffe, qu’il ait peur, qu’il sente le sol se dérober; qu'il rit aussi, et partage les colères et les utopies éphémères de la favela globale. Qu’il nomme ceux qui n’apparaissent, dans le livre, que comme des figures détachées de la horde, hors limes, qui gronde et agonise. Qu’il parle, d'homme à hommes/femmes. Mais comme dans Cosmopolis de Don De Lillo, la cadillac noire du pamphlet traverse le monde et l’homme pressé (proche en cela du technocrate de la Banque Mondiale) ne détourne pas le regard des dossiers accumulés.
Olivier Mongin, lui, conduit autrement sa condition urbaine. Le prudent véhicule apprivoise la vitesse de mort, ne customise pas le chaos. Peut-être en reste-on trop à une ville du dessus, à la Arthus-Bertrand, oubliant peut-être là aussi, l'essentiel : l'urbain. Mais Mongin, qui sait prendre son temps, ne nous perd en route, universalise le propos et discerne, malgré les signalétiques confuses qui nous sont égarrent, les moments du voyage où la chaussée s’arrange, ou du moins, peut s’arranger.
Olivier Mongin, lui, conduit autrement sa condition urbaine. Le prudent véhicule apprivoise la vitesse de mort, ne customise pas le chaos. Peut-être en reste-on trop à une ville du dessus, à la Arthus-Bertrand, oubliant peut-être là aussi, l'essentiel : l'urbain. Mais Mongin, qui sait prendre son temps, ne nous perd en route, universalise le propos et discerne, malgré les signalétiques confuses qui nous sont égarrent, les moments du voyage où la chaussée s’arrange, ou du moins, peut s’arranger.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire